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Exercice de Style

Les belles histoires commencent souvent comme ça, on vous décrit un héros puis il se ballade dans son monde étrange, il change les choses ou il subit les évènements, au choix.

Etant de l’autre côté de la plume je commence à voir les choses un petit peu différemment, le héros me fait chier, c’est généralement une mec que l’on haïrait si on le côtoyait, ou bien encore quelqu’un que l’on aimerait être, pour être juste ce n’est d’ailleurs pas toujours un mec mais un peu trop souvent quand même.

J’aime les lâches, les imparfaits et les feignants ; j’aime les gros, les maigres et les bigleux. Les types sculpturaux avec un brushing d’enfer ont le don de m’ennuyer, même s’ils sont juste un peu tracassés par leur conscience, oui car ils sont toujours fondamentalement bons, fondamentalement cons ; je leur préfère un égoïste.

 

Notre personnage, celui auquel nous tenterons de nous intéresser n’est pas un héros, il est unique mais pas dans le bons sens du terme, il fait partie de ces nombreux rebuts sortis de la chaîne de production avec un défaut ; son principal défaut à celui-là c’est d’être un critique. Jamais content, essayant toujours de voir un autre aspect du problème et se désintéressant de ce qui ravit généralement le genre humain, mais d’un autre côté c’est aussi une victime qui comme un drogué se fait rattraper par la société et ses contraintes, aussi notre gus est malheureux. Trouvons lui un nom maintenant, pas un truc classe, pas un truc recherché, non du super-commun parce que ses parents eux ont trouvé leur place dans la société, alors ils l’auront appelé disons…Robert, Robert c’est bien.

Robert pourrait être blanc par ce que ça me faciliterai grandement l’écriture de m’identifier un minimum à mon « personnage principal », ce personnage là n’est pas principal et puis il n’est pas à moi alors nous dirons que Robert est noir. Remarquez il aurait pu plus mal tomber, les gens d’origine africaine ont souvent un patrimoine génétique bien plus sympa que celui des pâles occidentaux ornant les couvertures de magazines.

Mais voilà, Robert est une ignoble feignasse alors il n’a rien du beau et grand black, il est même plutôt sec comme garçon, oui Robert est un mec, désolé les filles.

Bon voilà, maintenant quel âge il a Robert me demanderez-vous, ben Robert il a vingt-trois ans ce qui nous évitera la terrible crise d’adolescence ou du moins son paroxysme car Robert n’a pas vraiment franchi le pas. Et où vit Robert ? Ben avec un nom pareil j’imaginais qu’il est français bonhomme, trop facile ; bon alors Robert sera allemand, ne me demandez pas des comptes là-dessus je n’ai jamais mit un pied en territoire teuton, cependant les seuls allemands que j’ai connu étaient des gens très biens, alors que ça vous plaise ou non et bien Robert sera sympathique, oui, et un peu pathétique aussi parce qu’il faut bien un revers à la médaille.

Ben voilà, c’est en gros tout ce que l’on sait de Robert ; il a un job, il est…Trouvons un truc pas banal, il est…Eleveur de kangourous. Ca vous en bouche un coin, hein ? Non par ce qu’il faut en avoir un minimum pour être éleveur de kangourous, Robert il est pas manchot et il a bien compris qu’il fallait bosser pour vivre, tout idéaliste que l’on soit. Pourquoi les kangourous ? Bon et bien parce que selon une étude de marché les nouveaux produits ça marche bien et aussi parce que Robert à très peur des autruches, ces saletés semblant vouloir venger tous les poulets qui ont fini dans le four de sa mère…Je pourrai vous dire que sa mère s’appèle Hortense et que Robert mange seulement des viandes blanches, et là on pourrait débattre sur le fait qu’avec de la viande rouge il serai devenu un battant ou qu’il aurai choppé la maladie de la vache folle mais ça ne nous avancerai pas beaucoup, pas plus que Robert d’ailleurs.

Est-ce que Robert vit seul ? Va-t-il rencontrer quelqu’un ? Y aura-t-il du sexe dans cette histoire ? Bon, bon, bon, de l’amour aussi ? Ok, Robert a une vie et une tronche atypique aussi il n’a pas rencontré l’âme sœur, quant à savoir s’il va rencontrer quelqu’un, du moins l’espère t’il parce que sans cet espoir il se serai déjà pendu à une poutre de son étable à kangourous (risible celle-là). Donc quel est le destin de Robert, devra t’il sauver le monde, ou une partie du monde ? Non, ça ne l’intéresserai pas tant qu’il ne vit pas sur la partie concernée. Est il en danger de mort ? Pas plus que n’importe qui, il devra bien mourir un jour ou l’autre, probablement suite à quelques excès de bouffe ou d’alcool qui boucheront ses artères. Alors pourquoi Robert devrait-il nous intéresser ? Alors là chapeau, c’est la question qui méritait d’être posée, elle peut d’ailleurs resservir pour tous les gens que vous croiserez dans la rue désormais, bon développons. Robert devrai nous intéresser par ce qu’il ne va rien faire d’extraordinaire, il ne passera pas à la télé, même pas dans un reality-show, non il nous intéresse Robert pour ses qualités humaines ! Par qualités humaines, j’entends ses différences, ses défauts, tout ce que l’on attend pas de lui, tout ce qui fait de lui Robert l’éleveur black de kangourous, célibataire et allemand.

 

Je sais moi aussi ça me gonfle alors nous nous arrêterons là et puis on ira regarder les aventures de Jason et Samantha à la télévision, comment ils règlerons leurs petits problèmes d’ados friqués à la plastique parfaite dans un super pays de cocagne, blablabla…

Non ? Bon alors j’ai un scoop pour vous, et bien on peut considérer que Robert va réussir sa vie par ce qu’il continuera de se lever tous les matins (ou après-midis selon les activités de la veille) en dépit du niveau d’emmerdement croissant que ça lui procure, voilà, à plus.

Page vue 65 fois, créée le 06.09.2007 01h16 par guinch
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