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Geneva

« Il a été confirmé que le secrétaire d’état aux affaires étrangères allait prochainement rencontrer son homologue chinois, la rencontre devrait avoir lieu à Genève, en Suisse et portera entre autres, sur l’échange de prisonniers de guerre. Les deux parties ont d’ores et déjà accepté la médiation de la corporation Securitas qui sera en charge de la sécurité du sommet. »

Les membres de l’unité 5 regardaient avec attention l’écran mural de la salle de réunion, l’agent Niangba brisa le silence le premier en s’adressant à Simon.

_ A votre avis, qu’est-ce qui les as décidés ? C’est plutôt soudain comme décision de reprendre les négociations.

_ Je ne sais pas, la guerre devient peut-être trop chère ou alors nous ne faisons plus assez de mômes pour alimenter le broyeur.

_ Vous êtes un cynique, monsieur Pelles.

_ François, en portant la bannière étoilée aux quatre coins de l’espace connu, j’ai appris une chose au sujet de nos hommes politiques que je tiens pour sûre ; ce ne sont ni des altruistes, ni de grands humanistes.

Michael intervînt, sortant de la réserve dans laquelle il se tenait depuis un peu plus d’une semaine ; le fait d’être retourné sur le terrain lui avait fait du bien.

_ Sois un peu optimiste pour une fois Simon, c’est toujours une occasion de voir des nôtres rentrer au pays. Tu es sensé montrer l’exemple, après tout tu es le seul d’entre nous à être encore sous les drapeaux, même si ce n’est plus qu’un weekend de temps en temps.

_ Ne te méprends pas Mike, je retournerais au feu s’il le fallait ; mais pour mes propres raisons, pas pour le tapis de bobards que le gouvernement nous sert depuis le début de la guerre.

_ Je n’en doute pas, je dis juste que ça pourrait ne plus être nécessaire grâce à ces négociations. Au commencement c’était une guerre pour les ressources, tout le monde était aux abois ; mais maintenant chaque camp détient assez de colonies pour subvenir à ses besoins.

_ Si nous étions gouvernés par des gens raisonnables, ça se saurait… Personne ne va rester assis en ce contentant de ce qu’il a, alors qu’il y a de gros paquets de fric à se faire sur la prochaine planète habitable ; et la seule façon de déterminer qui gardera la prochaine concession, c’est la guerre.

Le ton était monté rapidement, Simon Pelles avait fait la guerre par ce que c’était son métier, pas par ce qu’il croyait dans le bon droit des Etats Unis d’Amérique à s’approprier telle ou telle planète. Il croyait en la camaraderie et avait l’esprit de corps, mais il n’avait jamais oublié qu’il avait une double nationalité, le patriotisme n’était pas une chose lui venant naturellement. François Niangba regardait ses collègues américains d’un air moqueur, la discussion avait pris un tournant un peu déplacé si l’on considérait qu’ils étaient des mercenaires. Chang, le synthétique, fit son entrée dans la salle.

_ Monsieur Pelles, monsieur Reinhardt souhaite vous voir dans son bureau.

Simon passa prendre son veston dans son bureau, puis fila répondre à la convocation du directeur des opérations ; ce dernier affichait ouvertement un air préoccupé.

_ Asseyez-vous Pelles.

Les écrans souples qu’étudiait le directeur montraient des plans et des photographies de ce qui, vu à l’envers, semblait être une ville européenne.

_ Genève, notre cadeau empoisonné de la part du siège social.

_ Est-ce que ça ne devrait pas être à la branche Europe de s’en occuper ?

_ Si, mais le directeur Ayao postulant pour devenir le représentant de la compagnie au conseil économique international, il nous a portés volontaires pour ce contrat « historique ».

_ Mon unité est du voyage ?

_ Vous êtes concis, en effet, je veux que l’unité cinq assure la protection sur le site de la rencontre.

_ Le fait que je sois un militaire américain ne risque-t-il pas de poser problème ?

_ Démissionnez.

_ Je vous demande pardon ?

_ Je ne partage pas la fascination du directeur Ayao pour le patriotisme bon ton, il serait temps de choisir qui est votre employeur vous ne croyez pas ?

Simon fit jouer ses maxillaires, serrant la mâchoire, puis de la façon la plus détachée possible répondit en regardant son interlocuteur droit dans les yeux.

 

_ Avec tout le respect que je vous dois, monsieur Reinhardt, si ça vous déplaît tant que ça vous n’avez qu’à me virer… Mais ce que je fais de mon temps libre ne regarde que moi.

_ Très bien Pelles, pas la peine d’en arriver là ; l’unité cinq s’occupera d’escorter le secrétaire d’état aux affaires étrangères américain, je mettrai l’unité trois sur la sécurisation du site. Prévenez votre équipe, vous partez demain matin.

Simon quitta le bureau sans rien dire, le DIROPS jouait avec lui, et continuait à le tester pour observer ses réactions… Critiquer ouvertement le directeur Ayao, ce n’était pas anodin. Rentrant dans la salle de réunion, Simon fit appeler ses agents et leur expliqua la situation.

_ Mission de protection de haute personnalité à Genève, durée deux semaines, départ demain matin. Chang nous fournira toutes les données disponibles mais n’attendez pas de détails tactiques avant d’être sur site, confidentialité maximum alors soyez aussi évasifs que possible avec vos proches. On ne m’a rien dit, mais je pense qu’il y aura une belle prime associée à ce contrat.

Les gars semblaient enthousiastes, c’était un gros contrat et une belle surprise considérant que l’unité cinq était fraîchement revenue dans le circuit, Simon se dit qu’il allait quitter le bureau plus tôt vu qu’ils n’étaient pas de garde, ainsi il pourrait essayer de voir Becky avant de partir.
Page vue 52 fois, créée le 19.08.2007 20h21 par guinch
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