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Area Secured

L’APC fonçait, toutes sirènes hurlantes ; Simon n’avait eu l’occasion de conduire un modèle 577 sur de l’asphalte que rarement. Soudainement, les détails qui avaient autrefois fait le désavantage de ce véhicule ; son utilisation de roues plutôt que de chenilles, sa conception ultra-légère qui le rendait un peu fragile pour blindé ; lui conféraient une vitesse et une agilité surprenantes.

De plus, il n’y avait aucun risque de casser l’essieux de l’APC sur un terrain non accidenté, aussi le pilote pouvait il pousser sa machine bien au delà de ce que ses conditions d’utilisation au combat permettaient aux militaires.

La fusillade avait eu lieu sur les docks, de gros clients surpris la main dans le sac en train de décharger leur marchandise… Un stupide accident, une caisse était tombée et son contenu s’était répandu sur le sol, des pistolets mitrailleurs 5,58mm de conception chinoise.

Mais le bête incident ne s’arrêtait pas là, avec le décès de Bernard l’Amoureux étaient aussi morts les accords entre la patrouille du port de commerce et les trafiquants soucieux de leur tranquillité. Bref, les nouveaux venus sur le marché des armes, avaient paniqué et ouvert le feu ; les puces transmettant la télémétrie des agents, quant à elles, avaient immédiatement signalé l’urgence médicale au central.

Le problème était donc le suivant, un groupe d’hommes est retranché dans un hangar bourré d’armes de guerre ; s’ils fuient, leur employeur les tiendra pour responsables de la perte de sa marchandise, ils mourront donc probablement… S’ils restent, ils ont peut-être une chance d’être capturés vivants.

A l’arrière du transport, les agents ont déjà revêtu leur combinaison ; il ne leur reste plus qu’à choisir leur équipement en fonction des paramètres de mission. Le massif véhicule de conception furtive ralentit progressivement, puis freine ; se garant à côté du barrage de tout terrains de la Crime Repressive Unit. Les agents de la CRU ont l’air sages, il n’y a pas de douilles sur le sol ; les incidents de Watts sont encore frais dans leur mémoire. Simon a opté pour la tenue tactique noire, comme ses agents, il les dirigera depuis le transport, sur le terrain… Il a déjà été briefé, visiblement la situation n’a pas évoluée depuis qu’on les a appelés.

« Six suspects, avec des armes automatiques… On ne sait pas ce qu’il peut y avoir d’autre là-dedans, on a essayé d’envoyer nos sondes mais on a perdu le contact dès qu’elles sont entrées dans le bâtiment ; probablement un brouilleur, une chance qu’ils ne l’aient pas activé à temps pour arrêter le signal d’urgence des collègues. »

Les collègues en question étaient un peu plus loin, morts, poupées aux vêtements arrachés et maculés de sang.

« Deux équipes de snipers sur les toits au Nord et à l’Est, une équipe d’assaut pour neutraliser le suspects… Si ces couillons n’ont pas eu la présence d’esprit de camoufler leur signature thermique, on en sèche un pour l’exemple puis on invite le reste de la bande à se rendre… Autrement, on devra tenter une entrée dynamique. »

Un camouflage thermique serait une très mauvaise nouvelle, cela voudrait dire que l’on avait affaire à des professionnels prêts à repousser un assaut, ils vendraient chèrement leur peau. Les gars de Simon avaient saisi, ils récupérèrent leur équipement puis se déployèrent ; Pelles s’installa à sa console, se préparant à voir ses agents foncer tête la première dans un nid de vipères.

Les équipes rapportèrent une à une leur mise en position, la coupole au sommet de l’APC pivota et le scan thermique du bâtiment fut initié… Le taux de rafraîchissement des différents écrans ne laissait pas de place au doute, même en augmentant la sensibilité du capteur, l’intérieur du bâtiment restait désespérément uniforme. Les programmes de traitement des données étaient vraiment perfectionnés, un camouflage sommaire serait apparu à l’écran, les gars à l’intérieur du hangar devaient au moins disposer de combinaisons pilotées par ordinateur pour se fondre aussi bien dans leur environnement.

« Il va falloir entrer et acquérir les cibles en visuel ou au détecteur de mouvements, ils vous attendent alors ne lésinez pas sur les feux d’artifices. »

C’était le moment fatidique, le groupe d’assaut allait devoir entrer… Et Mike allait peut-être se faire tuer ; Simon respira un grand coup, les gars de l’équipe 5 étaient bons, ils avaient toutes les chances de leur côté.

« Forward Five, assaut à mon commandement… Top, top, top ! »

La porte explose et les grenades neutralisantes volent par l’espace ainsi dégagé, chocs sonores, lumineux et électromagnétiques calibrés pour le volume de la pièce. Vu depuis les moniteurs de contrôle, l’assaut a quelque chose d’obscène, on dispose du point de vue de chaque agent, de ses données vitales, ses munitions ; Simon Pelles se fait l’effet d’une hydre glissant ses multiples têtes par la porte.

A cet instant il n’est plus que spectateur, l’action est rapide, brutale ; échange de tirs, les agents se protègent derrière leurs boucliers, les cibles sont repérées, l’information transmise en temps réel aux tireur d’élite, qui utilisent des projectiles perce blindage à détonation contrôlée pour frapper à travers la paroi.

« Leader Five à Contrôle, six suspects abattus et un agent blessé. »

Simon soupire de soulagement, il a transpiré sans même s’en rendre compte.

« Reçu Leader Five, je vous envoie une équipe médicale ; bon travail à tous, sécurisez le périmètre. »

Une fois le hangar passé au peigne fin, ils évacuent et c’est aux investigateurs de jouer ; un seul blessé, c’est très bien pour une première intervention, mais c’est aussi déjà trop… Il faudra visionner les enregistrements, trouver la faille, perfectionner les procédures.
Page vue 58 fois, créée le 19.08.2007 20h14 par guinch
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