logo
Accueil liste Commenter

Parental Advisory : Explicit Content

La cohabitation n’était pas chose aisée, fortement indépendants, Lena et Simon avaient du mal à ne pas se marcher sur les pieds.
Simon était réglé comme un horloge, sa séance d’abdominaux matinaux avait le don d’exaspérer Lena ; mais elle avait aussi ses torts, principalement en matière de goûts musicaux et d’utilisation illégale de l’informatique.
Il était difficile de rester des amis quand l’un des deux disposait d’une responsabilité et d’une autorité légale sur l’autre, tout la bonne volonté du monde ne pouvait empêcher Simon de se conduire en aîné dominateur, même s’il faisait bien attention à ne pas jouer le père ou le sergent à la maison.
La seule contrainte qu’il opposait à Lena de façon passive, c’était de limiter son argent de poche ; lorsqu’ils avaient des désaccords, il essayait d’expliquer la raison de son veto avant de l’imposer… De son côté, Lena savait comment embarrasser Simon pour détourner son attention d’un problème la concernant ou simplement désarmer une dispute potentielle ; il n’arrivait absolument pas à assumer le fait qu’une fille de dix-sept ans ait une vie sexuelle, le moindre rappel de cet aspect de la vie de Lena, le plongeait dans la perplexité et la confusion. Une carte facile à jouer.

Ce soir là, était justement un de ces moments.

_ Alors il va falloir que j’attende encore quatre ans !
_ Pour pouvoir faire tes conneries comme un grande ? Sûr.
_ Non, pour que tu daignes enfin me regarder comme une femme.

Il fit sa moue, celle qu’il faisait lorsqu’il était mécontent et voulait avancer prudemment hors d’un terrain miné, sans déclencher la susceptibilité de sa pupille.

_ Lena, je vais sur mon cinquante troisième anniversaire ; le monde est plein de fringuants jeunes hommes alors tu n’as que l’embarras du choix… Enfin tant que tu ne me les ramène pas à la maison.
_ Arrêtes de brandir ton âge comme un bouclier Simon, tu as passé des années au frigo, tu es à peine dans la trentaine !
_ Et toi tu as dix-sept ans, je pense que ça suffit comme explication.
_ Tu ne me trouves pas attirante, c’est ça ?

C’était à son tour de faire la tête, elle serra les épaules, bloquant sa poitrine entre ses bras avant de lui jeter un regard déçu.

_ Tu es très jolie Lena, mais tu devrais juste profiter du temps que tu as pour te comporter comme une gamine, ça n’a pas de prix.
_ Je ne comprends pas, en plus tu n’as même pas de copine ; tu es gay, c’est ça ?
_ Je ne devrais même pas discuter de ça avec toi…
_ En l’absence d’un père et d’une mère, il va falloir faire avec, tu as voulu cette responsabilité alors assume ; tu en es où dans ta vie sexuelle en ce moment ? Et je ne parle pas de l’idylle virtuelle que tu montes avec mademoiselle Jaime l’inconnue.
_ Bien, je n’ai pas le temps de chercher une partenaire tous les soirs, c’est tout.
_ Tu vois quelqu’un à Pendelton ?
_ Non, c’est mon lieu de travail ; je ne mélange pas travail et vie privée maintenant que je peux faire le tri.
_ Si tu ne te trouves pas une copine d’ici là fin du mois, je considérerai que la chasse est ouverte.
_ Mais qu’est-ce que tu racontes encore ?
_ Tu sais, si je m’y met vraiment, je ne te donne pas deux semaines avant de me mettre dans ton lit.
_ Tu es sur le point de remettre en question nos accords concernant l’usage de la salle de bains, j’espère que tu en es bien consciente jeune fille.
_ Il va falloir me laisser aller à cette soirée primitech alors, si je n’évacue pas la pression, tu deviendra fou avec moi dans l’appartement.
_ Ok, de combien tu as besoin ?
_ Cinquante dollars… Au moins.

Simon transféra le crédit sur la puce de Lena, en soupirant.

_ Ne crois pas que je n’apprends pas, ton petit tour ne fonctionnera pas éternellement.
_ L’un dans l’autre, je serai toujours gagnante.
_ On en reparlera…
_ Quand tu veux, mon chéri.

Mais quelque part, l’ambiguïté et la tension sexuelle qui régnaient entre les « colocataires » existait bien, du moins dans l’esprit de Lena. Simon était une brute, baraqué et toujours sûr dans ses gestes, il transpirait l’autorité, le danger et la testostérone ; les gosses de l’âge de Lena faisaient pâle figure face à un homme de ce calibre, et elle devait bien l’admettre lorsqu’elle était avec l’un d’eux, il lui arrivait de se gourmander pour avoir pensé un moment à son Simon.
Car c’était son Simon, et quelque part elle était bien heureuse qu’il n’introduise pas une troisième personne dans l’équation, elle serai terriblement jalouse si une femme venait se mettre entre eux… Personne ne pouvait avoir ce qu’elle avait avec Simon, ils avaient frôlé la mort ensemble ; elle aimait à penser avec le recul, qu’il avait tué pour la défendre.

Elle l’avait visité sur la base des marines, il l’emmenait parfois là-bas ou au pas de tir de la Securitas pour qu’elle puisse s’exercer avec son revolver. Elle aimait particulièrement la sensation de puissance que lui conférait l’arme, elle aimait aussi que Simon la complimente car elle se révélait un tireur naturel.
Mais au final, elle craignait la concurrence de la camaraderie de l’uniforme, des souvenirs de guerre ; Simon ne parlait pas beaucoup de ses amis, cela dit s’ils étaient tous comme Kurt, il avait sûrement raison. Lena l’avait poussé pour qu’il accroche ses photos au mur ; les visages de ces soldats, hommes et femmes, étaient plein de mystères… Même le Simon de ces photos était un étranger lointain, sa posture, probablement à cause de ses jambes, semblait proclamer que ce type-là, était le mâle Alpha de la meute.

Lena devait donc évoluer sur un terrain difficile, car elle aimait beaucoup Simon et tout ce qu’il faisait pour elle en lui permettant de se consacrer à ses études ; elle ne voulait pas que des sentiments incertains viennent menacer leur vie à deux. La tentation la picotait toujours un peu, mais c’était jouer avec le feu ; une fois, sur le pas de tir, alors qu’il s’était rapproché d’elle pour corriger sa position, elle avait saisi l’occasion pour se coller à lui. Après ça, il avait gardé ses distances et même s’il apparaissait détendu et maître de son environnement, sa gène était claire ; mais il ne lui avait rien dit… Parfois, sa prévenance la rendait folle ; était-ce un signal mixé ? Approuvait-il, ou partageait-il ses sentiments d’une quelconque façon ? Est-ce pour cela qu’il ne la réprimandait jamais ? Elle n’arrivait pas à le lire complètement, et cela soulignait d’autant qu’elle n’était qu’une petite fille sans expérience à sa proximité, elle en aurait pleuré de rage quelques soirs.

Heureusement, il arrivaient la majorité du temps à être sur la même longueur d’ondes, celle de se laisser respirer l’un l’autre. Les moments « canapé & chaussettes » où ils pouvaient parler en adultes étaient précieux, car ils avaient tendance à se faire plus rares depuis que Simon prenait son rôle de tuteur au sérieux.

_ Tu as déjà eu une femme dans ta vie ?
_ Tu veux dire à part toi ?
_ Une vraie femme.
_ Ne sois pas dure avec toi-même Lena, pour répondre à ta question, oui j’ai eu deux femmes dans ma vie de cette façon. Mais c’est de l’histoire ancienne.
_ Raconte.
_ La première c’était Becky, passion d’ados alors que je faisais mes études à Londres.
_ J’imagine que ça s'est mal terminé.
_ En effet.
_ Tu n’as pas envie de parler d’elle, hein ?
_ Ca ne mérite pas qu’on revienne là-dessus, super plan cul mais ça a dérapé quand j’ai voulu que ça se change en autre chose.
_ Je suis impressionnée, tu viens de me parler du cul, bravo !
_ Tu oublies que je suis un marine, j’ai passé la majorité de ma vie à parler gras, alors parfois ça remonte à la surface.
_ Parles-moi de la seconde femme de ta vie.
_ Une autre fois peut-être.

Il n’allait pas ajouter un mot, il était comme ça ; elle ferma les yeux et imagina pouvoir décider de la suite des événements. Elle lui grimperait dessus en souriant, elle lui demanderait alors si il était tout à elle… Et il serait pâle, ne sachant pas quoi faire, les mains posées sur ses hanches, comme pour la remettre à sa place sur le côté du sofa ; mais toujours indécis, si bien qu’elle l’embrasserait lentement, pour ne pas lui faire peur. Et même s’il n’osait rien dire ou faire, son corps le trahirait, seulement protégé par une fine couche de coton… L’idée de le sentir, dur contre elle, la fit déglutir de façon sonore.

_ Hey, tu dors la môme ?

Lena ouvrit les yeux à contrecœur, en étirant ses bras comme un chat.

_ Non, je rêvais éveillée… Je rêvais que la glace à la crème et aux fruits rouges ne fait pas grossir, et que soudainement le monde était devenu libre de conséquences pour toutes nos actions ; alors on pouvait faire tout ce qui nous passe par la tête, tu vois ce que je veux dire ?
_ J’imagine oui, mais sans conséquences, tout perdrait vite son intérêt.
_ Et comment tu vis ça toi, lorsque tu braves un interdit ? Est-ce que ton dieu est furax après toi ?
_ Ca dépend, version ancien testament, il te change en statue de sel et envoie des anges avec des épées de feu détruire ta ville, enfin ça où noyer le monde sous un déluge… Version nouveau testament, il te regarde l’air triste et plein de compassion, puis si tes excuses sont sincères et que tu éprouves de la honte, alors il te pardonne jusqu’à la prochaine transgression.
_ Hourra pour le nouveau testament !
_ Ouais, bon je vais me coucher… Essaye de ne pas veiller trop tard, il y a école demain.
_ Attends Simon, tu n’oublies pas quelque chose ?

Elle le regarda d’un air désapprobateur, faisant mine de croiser les bras sur sa poitrine.

_ Ok, excuses-moi.

Il déposa un baiser sur son front avant d’ébouriffer ses cheveux avec un air rigolard.

_ Bonne nuit Simon.
_ Fais de beaux rêves, princesse.

Elle se mordit la lèvre en le regardant passer la porte, son caleçon de toile tendue soulignant le mouvement de ses muscles fessiers.

« Avec une vue pareille, pas de risque pour que je sois privée de jolis rêves. »

Elle était comme ça, à l’orphelinat elle avait toujours préféré le forestier au prince charmant dans les contes.

La nuit avançait, le living était seulement illuminé par la lueur bleutée du projecteur trois points du salon ; le programme était inintéressant au possible, Lena essayait pourtant de se changer les idées en attendant que l’épuisement la fauche. Mais régulièrement elle regardait dans le corridor obscur menant à sa chambre ; c’était un homme seul, actif et tout en masculinité, comment faisait il pour gérer son désir ? Elle ne voulait pas penser qu’il s’envoyait en l’air avec des filles levées dans un quelconque bar à hors-sol, elle préférait l’imaginer allongé dans ses draps, juste là au bout du couloir, se donnant lentement du plaisir avec les mains… Peut-être pensait-il à elle ? L’idée lui donna des frissons et alluma le feu dans son ventre.
Voilà qu’elle avait elle-même envie de satisfaire sa faim de contact physique… Elle se passa les mains sur les bras et les épaules, elle pourrait le faire là, sur le canapé. Et s’il l’entendait, partagerait il son plaisir, depuis l’obscurité où il était tapi ? Où tel un ogre, viendrait il la rejoindre et la prendre ? Le ferait-il juste ici sur le canapé, ou l’emmènerait-il dans son lit ? Déjà, ses mains avaient glissé sous ses vêtements.

Elle quitta son corps, imaginant flotter jusque dans la chambre, se glissant sous le drap trouvant Simon nu ; elle le caressait alors, prenait son membre dur dans sa bouche et le faisait gémir, complètement à sa merci. Mais il reprenait rapidement le dessus et l’allongeait sur le dos pour la besogner sans interruption jusqu’à un orgasme parfait et simultané ; elle pourrait alors se blottir dans ses bras chauds et lui dire « je t’aime ».

Alanguie, Lena éteint le projecteur de l’omni-home et se traîna jusqu’à son propre lit, pour s’y écrouler, un vague sourire aux lèvres. Avant de s’endormir, elle murmura à l’obscurité « je t’aime », et roula en boule sous sa couette.
Page vue 59 fois, créée le 19.08.2007 18h59 par guinch et modifiée le 31.08.2011 22h09 par guinch (#2)
Motorisé par R3.3.3 Tali