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Simon était allongé sur le ventre, son dos n’était plus qu’un énorme hématome violacé ; cette fois-ci, il n’avait pas eu le choix concernant les anti-douleur, le médecin l’ayant mis sous perfusion.
Il avait fait un court arrêt au centre médical Biotech de San Drad, le temps que les médecins de la compagnie puissent attester que leur matériel n’entraînerait aucune complication dans l’état du patient ; le choc de son dos contre le mur aurait du le tuer, mais le renforcement de ses os et sa colonne vertébrale artificielle l’avaient sauvé.

On l’avait ensuite transféré à l’hôpital naval de San Diego ; c’était une bonne chose, cela lui évitait d’attirer encore une fois l’attention de la presse. Contrairement à la fusillade de son appartement, le dénouement de l’affaire Jenks avait attiré beaucoup d’attention. Dès que les toubibs avaient donné leur feu vert, la première personne à l’avoir visité avait été le colonel Fargo.

_ Comment allez-vous sergent ?
_ Comme un pancake qu’on aurait oublié de retourner, monsieur.
_ Vous attirez les ennuis comme un aimant, vous savez ça ?
_ N’êtes vous pas sensé être à Quantico, colonel ?
_ Votre présence sur les lieux du grand final a demandée quelques petites explications… J’ai donc, avec le concours du nouveau directeur régional de la Securitas, déclaré aux médias que notre coopération, dans le cadre de la capture du fugitif, était encore d’actualité à ce moment-là.
_ On a sauvé la face.
_ Le Corps n’apprécie pas la publicité négative qu’entraînent les exactions d’anciens marines, pas plus que la Securitas n’apprécie que sa CRU se change en escadron de la mort. Dès lors, il est normal que nous ayons travaillé main dans la main pour y mettre un terme. Vous allez signer un accord de non divulgation concernant les éléments de cette affaire, triangle amoureux qui tourne mal, point barre. Le reste va à la corbeille…
_ Ma carrière aussi, monsieur ?
_ Vous êtes transféré à la réserve, instructeur auprès du 5ème mobile basé à camp Pendelton ; c’est le mieux que j’ai pu faire. De leur côté, les gens de la Securitas ont été très aimables, ils m’ont promis de jeter un coup d’œil favorable si jamais vous posiez votre candidature pour un poste chez eux.
_ Je ne sais pas quoi dire monsieur.
_ Le code de conduite militaire en a une toute prête pour ce genre d’occasions, sergent major.
_ A vos ordres, colonel.
_ Bon, je vous laisse, vos proches sont pressés d’avoir de vos nouvelles.

C’était là encore, quelque chose qu’il devait faire pour retrouver la paix, Kurt y avait eu droit ; Simon saisit le poignet de l’officier qui se levait, l’interpellant à la façon dont ils se parlaient sur le terrain, au début de leur carrière.

_ Hé, L-tee… Merci de m’avoir couvert sur ce coup.
_ Je te l’ai dit, nous sommes quittes à présent… Prends soin de toi, sarge.

Il lui serra la main, revoyant ce gamin tout droit sorti d’OCS avec qui il avait traîné dans la boue, survécu à l’hypothermie et rampé sous le feu ennemi… C’était ailleurs, une éternité de ça ; sur Terre, ça n’avait plus vraiment de sens.

« Ce gamin était aussi droit qu’un piquet quand on s’est rencontrés… Qu’est-ce qui nous est donc arrivés pour que nous devenions des monstres ? A quel moment avons nous commencé à glisser ? »

Fargo disparut par la porte ; un Francis arborant son éternel sourire mystérieux, comme s’il savait des choses qui échappent au commun des mortels, entra en silence, accompagné de Lena. Soudain, les mois précédents semblaient s’être condensés en un étrange cauchemar, Simon Pelles était là, de retour sur Terre et ses amis étaient venus l’accueillir. Tout s’était mis en place, le monde semblait plus clair… Syndrome de désorientation asynchrone, la pensée le fit presque sourire.

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Page vue 53 fois, créée le 12.07.2007 21h44 par guinch
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