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Homecoming

Bernard L’Amoureux avait eu le nez creux, Simon s’était présenté au rapport pour rien ce matin ; le colonel Fargo avait eu la réponse à sa procédure sécurité nationale en un temps record. L’Etat Major ne souhaitait pas que l’investigation sur l’usage criminel d’une arme disparue de l’arsenal du Corps, ne se poursuive plus avant. Fargo était d’ailleurs rappelé à Quantico par SOCOM.

_ Ca n’aura pas traîné, colonel.
_ Si même l’argent et l’influence de la Securitas ne suffisent pas à nous garder ici, c’est qu’il se passe quelque chose d’important, sergent.
_ On abandonne donc Gunner…
_ C’est comme ça, Gunner est un civil à présent, aux autorités compétentes de s’en occuper.
_ Et me concernant ? Quels sont mes ordres ?
_ Permission jusqu’à la fin du mois, le temps que je fasse procéder votre dossier ; mais si tout va à la vitesse de ma dernière demande, vous aurez des nouvelles du bureau du personnel naval demain dans la journée.
_ Tout ça a un vieil arrière-goût de déjà-vu.
_ J’obéis aux ordres, un point c’est tout… En ce qui me concerne, nous sommes quittes à présent.
_ Vous ne me deviez rien, monsieur.
_ Peut-être pas à l’homme, mais bien à ce qu’il représentait ; nous voudrions tous avoir le luxe des certitudes et des repères moraux, vous êtes béni sergent major.
_ Belle façon de dire que je suis un ignorant, colonel.
_ C’est ce qui fait les bons soldats… Ce fut un plaisir de vous avoir à nouveau sous mes ordres, sergent.
_ Excusez moi si je ne partage pas votre satisfaction monsieur, bien que je vous sois reconnaissant pour m’avoir ramené au bercail.

Ils échangèrent un salut réglementaire et Fargo disparut dans un ascenseur ; seul dans le couloir, Simon se débattait mentalement avec sa confusion teintée de culpabilité, avait-il écopé du dragon de Francis ? Il était déjà moche que des gars des services secrets américains fomentent une guerre des gangs sur le territoire national, mais il était encore plus moche que Kurt Jenks ait été pris dans la tempête et que cela lui coûte la vie… Enfin, Gunner avait choisi de devenir un truand, c’étaient les risques du métier, non ? Simon aurait du s’estimer heureux, il avait survécu, il avait un avenir, et il n’y avait plus de menace planant au dessus de sa tête ou de celle de ses proches.

Cette idée lui ramena Lena à l’esprit, son silence commençait à devenir inquiétant ; Simon profita de cet élan pour se tirer de ses idées noires, il contacta Francis.

_ Bonjour Francis, tu as un moment ?
_ Je dormais, marine… Tout le monde n’a pas ta capacité à prendre trois heures de sommeil et appeler ça une nuit, vos teinturiers amidonnent vos uniformes avec des amphétamines réduites en poudre ou quoi ?
_ Non, c’est un réflexe induit par des tas de réveils au clairon et la douce voix des sergents instructeurs de Parris Island.
_ Bon, qu’est-ce qui me vaut le plaisir ?
_ Dis moi, tu as eu le temps de te renseigner sur la baveuse de Lena ?
_ Quoi ?
_ Son avocate, Veckman ?
_ Oui, c’est du vent… Elle n’est pas enregistrée au barreau de Californie.
_ Tu as quelque chose, une adresse peut-être ?
_ Mieux, une fiche de renseignement… Mademoiselle traîne de nombreuses suspicions dans son sillage, le FBI pense qu’elle est à la tête des Hell’s Angels de Californie.
_ J’aurai du me douter que ça avait quelque chose à voir avec Hans Werter… J’ai remarqué des traces de maquillage sur ses manches, elle devait cacher ses tatouages.
_ Tu veux tenter une autre expédition suicide comme hier soir ? Ce sera sans moi, j’ai pas encore pris mon petit déjeuner.
_ Je vais te laisser dormir, dès que tu m’aura filé une adresse.
_ Leur territoire c’est Venice, essaye les bars du coin… Appelle si tu as un gros problème, sinon on se voit à l’office dimanche.
_ Bonne nuit, Francis.

Ils raccrochèrent, Simon partit pour la plage. Au volant du monstre, il sentait qu’il avait là une opportunité de passer sa frustration, il ne pouvait certainement plus sauver Kurt, mais en tout cas il allait au moins tirer Lena des bas-fonds de San Drad. Il était tôt dans la mâtinée et les rades à motards du front de mer étaient encore déserts, Simon discuta avec trois tenanciers différents avant de devoir se montrer ferme et enfin obtenir une adresse… Ces mecs ne différenciaient pas les uniformes, ils rejetaient en bloc ; il fallut un moment au marine pour leur faire comprendre qu’il n’était pas à la recherche d’un déserteur, et qu’il n’était pas aussi patient qu’un agent de la Securitas.

Finalement, le marine en BDU passa la porte du Blackpool ; la pièce principale abritait le bar et des tables de billard, Simon capta le regard de défiance du barman et s’arrêta à sa hauteur.

_ Qu’est-ce que vous voulez ?
_ Je cherche Alice.
_ Je vois pas de qui vous voulez parler.
_ Ecoute, tu es mon quatrième client de la mâtinée, on va donc sauter les préliminaires. J’espère que tu as un calibre douze planqué sous ton bar, par ce que c’est à peu près la seule chose qui pourrait m’empêcher de te briser les os un par un… Ca ou de me dire où je peux trouver la blonde.

Le barman se pencha immédiatement pour saisir son arme, il n’eut pas le temps de se redresse que le canon d’un 45 était appuyé contre sa tête, il entendit pour seul avertissement le bruit du marteau qu’on armait.

_ Ca c’est fait, si on passait plutôt à la deuxième option big-boy ?

Simon récupéra l’arme du barman, un juxtaposé italien avec une crosse de pistolet ; un bec de canne sur le poignet du type et les deux canons coincés sous son menton achevèrent de le rendre coopératif, ils passèrent la porte menant à l’arrière salle. La petite foule massée là accueillit l’intrusion avec surprise et le bruit d’armes automatiques que l’on met en service. Protégé derrière son bouclier humain, Simon repéra Lena et la dénommée Alice.

_ Lena, dis au revoir à tes amis motard, par ce qu’on s’en va.

Alice ordonna à tout le monde de laisser faire, mais Simon ne baissa pas sa garde pour autant.

_ On va y aller à reculons, bien gentiment ; Lena tu grimpes dans le monstre, il est garé devant… J’ai encore deux mots à dire à ton avocate.

Lena s’exécuta, trop heureuse de pouvoir à nouveau disposer d’elle-même ; récupérant la black box de l’omni-desk, elle salua l’assistance d’un joyeux « au revoir amis motards ! » et quitta la pièce.

_ Fichez la paix à cette gamine et vous ne me reverrez pas, dans le cas contraire je donnerai au nom Hell’s Angels un sens beaucoup plus littéral.

Simon disparut, il y eu le bruit des cartouches du fusil roulant au sol, le claquement de la porte et le crissement des pneus du camion blindé. Le monstre roulait sur le front de mer, Simon passa sa main derrière la tête de Lena, se rassurant sur le fait qu’elle était bien là en un seul morceau. « Le chien » aboya de façon amicale.

_ Tu vas bien ?

Elle ne répondit pas tout de suite, faisant un peu perdurer l’inquiétude de Simon, puis elle lui pris la main.

_ Ca va, ils me gardaient juste au frais le temps que les choses se tassent ; ils ne me voulaient pas de mal.
_ Il faut vraiment qu’on se mette au vert quelques temps, Lena.
_ Oui, mais ce ne sera pas pour tout de suite… Ton ami Kurt était là, il a reçu un appel d’une femme avec une couleur violette, puis il a pris des flingues et s’est tiré comme s’il avait le diable aux trousses. Je devrais pouvoir récupérer les informations sur la black-box.
_ Ce ne sera pas la peine.

Le monstre croisa une colonne de quatre VPB's de la Securitas, toutes sirènes hurlantes ; Simon fit un demi tour prudent et leur emboîta le train.

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Page vue 56 fois, créée le 12.07.2007 21h41 par guinch
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