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This is my rifle

Kurt avait un entretient avec son employeur, la livraison surprise, le mercenaire et les flics abattus comme au champ de tir ; tout ça avait vraiment passé les limites de ce que sa paranoïa pouvait tolérer sans faire sauter son aiguille dans la zone rouge. Caïn l’avait désarmé, n’omettant aucun des accessoires de Kurt, puis Bernard avait finalement pu le recevoir entre la poire et le fromage.

_ Alors l’Américain, qu’est-ce qui presse tellement, il y a un problème avec le dernier paiement ?
_ Non, le paiement est nickel, Bernard… Visiblement nos clients n’ont pas de problèmes financiers.
_ C’est une bonne nouvelle ça, j’aime les bons clients.
_ Je n’ai pas dit qu’ils étaient de bons clients… C’est une bande de gosses sans cervelle, manipulés par des gars de haut niveau, le genre de gus qu’on trouve au comptoir de ton bar, Bernard.
_ Le client nous importe peu, tant que ce n’est pas un terroriste ou un communiste chinois, le gouvernement américain s’en tape mon ami.
_ Le consultant de nos clients a abattu quatre agents de la Securitas, il utilisait un M10-A2, la base de ce flingue est un Ares Firearms SWS génération trois, et le modifications que les armuriers de Quantico apportent sur ce fusil sont très spécifiques. Je n’ai jamais entendu parler d’un sniper des marines s’étant fait la malle avec un M10-A2, ce n’est pas le genre d’accidents qu’on laisser arriver chez nous.
_ Chez nous ? Ah, je vois… C’est une crise de semper-fi que tu nous fait, probablement en relation avec cet ancien marine, que nos clients ont essayé d'abattre avec notre marchandise.

Pour la première fois depuis qu’il le connaissait, Kurt se sentit prêt à faire du mal à Bernard l’Amoureux, tendu comme une flèche il l’interrompit sèchement.

_ Non Bernard, ce n’est pas une putain de crise patriotique ! Ce type m’a sauvé la vie dans le bourbier, toi mieux que quiconque tu devrais comprendre ça !
_ Attention l’Américain, tu passes les limites ; n’oublies pas qui est le patron ici, tu travailles pour moi, compris ? Si tu me parles d’homme à homme, que tu me dis que ce type t’a sauvé la paillasse, je veux bien voire ce que je peux faire ; mais moi je ne te dois rien, alors surveille bien le ton sur lequel tu me parles.

Bernard s’était empourpré, il fit un signe à Caïn qui lui servit un petit verre de liqueur.

_ Je suis un homme d’honneur l’Américain, je vais m’assurer que tu règles ta dette envers cet homme.
_ Merci Bernard.
_ Mais souvient toi bien de ce que j’ai fait pour toi ; oublie cette histoire de fusil.


Gilles Smith n’était pas habitué à ce qu’on lui parle comme à un enfant décérébré, du moins plus depuis qu’on l’avait fichu à la porte du corps des marines… Mais le major avait un langage très imagé ce soir.

_ Sergent, Père et moi tolérons vos petites facéties car vous êtes talentueux ; mais ne confondez pas talentueux et irremplaçable. Votre démonstration d’aujourd’hui n’est pas passée inaperçue, un de nos contacts a fait remonter jusqu’à Père des informations susceptibles de vous faire identifier, et donc de compromettre le succès de cette opération.
_ J’ai pris toutes mes précautions pourtant, major.
_ Est-ce que tout chez vous était bien anonyme ?
_ Affirmatif, major.
_ Et que dire de ce fusil dans la crosse duquel vous taillez des encoches ? Je pensais que ce fusil avait été égaré il y a des années de cela, en mission.

«Ceci est mon fusil, il y en a beaucoup de semblables, mais c’est le mien. Sans mon fusil je ne suis rien ; sans moi, mon fusil n’est rien.»

A ses yeux, Gilles Smith n’avait pas beaucoup de défauts ; mais en tant que tireur d’élite, il savait bien qu’il ne faut jamais abandonner un bon fusil. Il avait tué plus d’une centaine d’hommes avec son M10-A2, c’était comme une relique, un charme puissant dont la crosse ouvragée de ses mains à chaque sacrifice, recelait la force des âmes de ses victimes. Père avait peut-être des plans dépassant de loin l’échelle humaine ; le major était quant à lui un espion calculateur ; mais la sentence était un tueur, un homme de terrain…

_ Considérez le problème comme réglé, major.

Le major interrompit la conversation sur la ligne sécurisée, il n’avait pas besoin d’ajouter quoi que ce soit ; son mécontentement était suffisamment préoccupant pour les gens qui en étaient la cause, sans devoir ajouter de menaces superflues… En langage Cable, les menaces étaient inutiles, car Cable ne traitait pas avec des idiots ; et des gens doués de bon sens, envisageaient forcément les conséquences de l’échec dans le business du mercenariat.

Des gens présents sur les lieux, un seul homme pouvait avoir identifié l’arme de la sentence ; Smith regarda la mallette de transport de son arme et soupira.

«Pas de témoins, pas de preuves, pas de problèmes.»

Le mantra du bon tueur à gages, Gilles Smith se fit à l’idée de ce qu’il devrait faire… Mais lorsque sa survie était en jeu, il n’y avait rien dont la sentence fut incapable.

_ Toi et moi allons nous payer une dernière virée, mon ami.

Smith connecta ses lunettes d’interface sur son ordinateur bracelet et fit apparaître le visage du marchand d’armes… A partir de demain, quelqu’un allait entrer dans un nouveau monde de douleur.

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Page vue 73 fois, créée le 12.07.2007 21h20 par guinch
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