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You can run but you can't hide

Cela faisait bien quatre jours que Lena vivait parmi les motards, Hans était un autre homme avec eux ; beaucoup moins prudent et distant qu’avec les autres. Contrairement à ce que Lena imaginait, la vie des Hell’s n’était pas une suite d’errances festives, ode à la liberté des nomades. En fait, ils vivaient dans différentes planques et se réunissaient, communiquant selon des procédures plutôt sécurisées ; comme des abeilles industrieuses, les Hell’s Angels basés à San Drad, qu’ils appelaient invariablement L.A. pour faire la nique au conglomérat, s’occupaient de leurs trafics.

Le groupe était mené par la grande Alice ; selon la légende, cette géante blonde, à peine plus petite que Hans, venait du milieu de la finance Australienne ; surfeuse passionnée, elle adorait aussi le body art et avait décidée de prendre la vague pour changer de vie. Elle agissait en chef efficace, et sa petite entreprise semblait fonctionner rondement. Toujours aimable, elle répondait aux questions de Lena quand elle avait le temps, et avait regretté de ne pas pouvoir l’emmener rider pour des questions de sécurité. Lena regardait la télé dans un canapé avec un des gars quand Alice et Hans lui firent signe de venir ; dans l’arrière salle du billard, ils s’isolèrent pour parler.

_ J’ai des nouvelles de notre affaire ; on a graissé la pâte d’un ami flic et j’ai pu obtenir des informations sur les gus qui ont payé la caution du gangstah qui a essayé de te shooter, Hans.
_ Ces crackheads ont un avocat et payent des cautions ?
_ Justement, ils n’en avaient pas ; pas plus qu’ils n’avaient de tels flingues avant. Des amis de l’honorable société m’ont confirmé que les boyz de Watts sont protégés par un clan de yakuzas, quelqu’un veut nous mettre sur le sentier de la guerre, on dirait.
_ Les japs, c’est bien ma veine.
_ Il vaut mieux que tu quittes la ville Hans, les boyz ne te suivront pas dehors et leurs patrons yakuzas n’ont rien de personnel contre toi ; tu devrais être tranquille une fois en dehors du complexe, la petite aussi.
_ Mon soucis, ce sont les flics, Alice.
_ On va demander à nos amis mexicains de te faire passer la frontière… Tu devrais aisément trouver du boulot en Amérique du Sud, avec tous les terminaux spatiaux du coin et les cultures botaniques, un pilote d’exosquelette expérimenté n’a pas à s’en faire pour ses vieux jours.

Lena n’avait pas du tout envie d’aller en Amérique du Sud, en Europe ou sur la côte Est peut-être, mais zoner dans un endroit dont elle ne parlait pas la langue, non merci.

_ Je peux vous dire un mot, tous les deux ? Moi je n’ai aucun problème avec les flics, et très franchement je n’ai pas plus envie que ça d’aller visiter l’Amérique du Sud et ses merveilleux garages à fusées entourés de jungle. Et je ne vous parle même pas de l’aspect culinaire…
_ Lena, on a l’air d’une agence de voyages ? La Securitas te recherche en tant que témoin d’un homicide, tu ne sortira pas de l’enceinte autour de L.A. légalement ; si tu restes ici, les flics te gardent jusqu’à un éventuel procès, au mieux ce sera au mitard et crois-moi, c’est loin d’être le Hilton, spécialement pour les filles.
_ Alice a raison Lena, elle ne peut pas te garder ici et ce n’est pas ton pote Pelles qui assurera ta sécurité, il est déjà chez ses copains de la Securitas. Faut que tu partes et il va falloir que tu gagnes de l’argent.
_ Je suis mineure et j’ai pas un diplôme, tu crois que je vais faire quoi ? Le tapin ? Par ce que je te le dis tout net, c’est non… Ces enfoirés ont tué ma Christie, puis ce pauvre vieux Ed ; je ne vais pas finir planquée dans l’arrière sale d’un bouis-bouis à faire la plonge jusqu’à devenir vieille et moche, tout ça à cause de cette bande de branleurs ! Je vais te dire, plus j’y pense et plus j’aimerai en flinguer un ou deux comme l’a fait Simon ; finalement il n’a pas eu tort.

Alice sortit un énorme revolver chromé et le posa sur table de billard.

_ Alors tiens, tu t’es déjà servie d’un flingue ? Es-tu prête à passer ta vie à regarder dans ton dos, à plonger au sol au moindre crissement de pneu ? Ton ami, ils disent que c’est un vétéran des colonies, un type qui a passé sa vie à faire ça, vivre avec la peur ; mais toi ?

Lena réfléchit rapidement puis empoigna l’arme, très lourde avant de refermer son autre main sur son poignet.

_ Montre-moi comment on s’en sert.

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Page vue 60 fois, créée le 12.07.2007 21h13 par guinch et modifiée le 23.07.2008 00h50 par guinch (#2)
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