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  • Centre Medical Biotech, Complexe Urbain de San Drad, Terre.
  • 6 Octobre 2054
  • 01:07 Heure Locale

Simon est allongé sur le ventre, sur une civière des urgences ; un interne lui extrait les billes d’acier qu’il a pris à l’arrière des cuisses et dans les fesses. Une vraie veine de cocu, l’ironie ne le fait pas sourire, il est inquiet. Milo débarque au bout du couloir, talonné par Francis, ils sont en civil.

_ Hé, les mecs.
_ Ca va Simon ?
_ Au poil, mes prothèses sont foutues et j’ai le cul criblé de plomb ; mais je suis en vie et mon appartement est assuré. Vos gars sont au garage d’Ed Lee ?
_ Oui, il y a eu une fusillade là bas aussi.

Simon se redresse sur les bras et fixe Francis.

_ Edmond Lee est mort, on a pas retrouvé Hans Werter ou Lena Frances ; pas de traces qui indiquent qu’il leur soit arrivé quelque chose, on a plusieurs traces de pneus de moto sur les lieux.

Simon ne sait pas s’il doit être rassuré.

_ Hans était un Hell’s, non ?
_ Oui, un Hell’s Angel du chapitre Martien.
_ Milo, passe moi ton téléphone, s’il te plaît.

Simon compose le numéro de Lena, impossible de se connecter ; il lui laisse un message.

_ C’est Simon, je ne sais pas où tu es ; si tu as ce message, fais moi signe.

Il rend son téléphone à Milo et croise les bras sous sa poitrine.

_ Alors Francis, vous allez enfin faire quelque chose contre ces petites ordures où il va falloir que je me défende légitimement jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucun ?
_ On va te placer sous protection ; étant donné que tu as abattu tes agresseurs, tout ce que l’on peut faire, c’est demander un mandat pour vérifier la détention illégale d’armes de guerre par les membres connus et fichés du gang. On va aussi devoir lancer un mandat d’arrêt contre Hans Werter.
_ Vous avez trouvé des douilles au Jupiter, du 7.62 de fabrication chinoise ?
_ Oui.
_ Marrant, c’est le même calibre avec lequel on m’a arrosé chez moi ; je comprends que Werter se soit taillé si vous êtes encore foutus de le soupçonner après ça, les Golden Boys ont déjà essayé de l’abattre, bon sang !
_ Simon, c’est un témoin d’homicide et un témoin en liberté surveillée… Cette liberté a des conditions fixées par la loi et ce n’est pas à une agence de sécurité privée de les discuter.
_ J’adore vraiment la Terre, c’est sûrement l’endroit le plus dangereux de l’univers ; le seul où l’on a même pas le droit de fuir ou de se défendre quand on vous tire dessus !

Milo pose une main amicale sur l’épaule de Simon.

_ Repose-toi camarade, d’une façon ou d’une autre, on va s’occuper de ces sales rats.
_ Je vais faire ça, vous me tenez au jus surtout.

Ils le saluent et repartent, un agent reste en faction dans le couloir.


  • Hotel Ultra, Complexe Urbain de San Drad, Terre.
  • 6 Octobre 2054
  • 01:07 Heure Locale

Assis en caleçon sur le bord de son lit, la sentence écoutait Jimmy Dee lui raconter l’étendue de l’incompétence de son gang via le transmetteur sécurisé qu’il lui avait fourni.

_ Trois des mes gars se sont faits refroidir, on lui a tiré dessus, merde ! On lui a même grenadé la gueule à cet enfoiré, mais c’est un espèce de commando ou un truc comme ça, mon dernier gars l’a vu se faire sortir en ambulance, il était encore en vie !
_ Quatre hommes armés de fusils d’assaut contre un handicapé et vous n’avez pas réussi à le finir, c’est très fort… J’avais jamais entendu ça Jimmy, tu sais quoi, il va falloir que je m’achète une glacière bien plus grosse, je crois.
_ Non mec, on m’a dit par contre que le second coup au garage c’est bien passé, ils sont partis juste à temps et…
_ Et ils se sont assurés que leurs cibles étaient bien mortes ?
_ Non, les flics allaient arriver.
_ Vous êtes navrants, à partir de maintenant, je donne les consignes… Dis moi, est-ce que tu veux vivre Jimmy ?
_ Ouais, c’est sûr.
_ Alors tu réponds par oui ou par non et tu exécutes à la lettre toutes mes instructions, peut-être que vous aurez une chance de vous en sortir. Est-ce que vous avez fait annuler vos puces d’identité?
_ Oui, on les retire, c’est un rite…
_ Oui ou non.
_ Oui.
_ Bien, tu rameute tous tes gars et vous évacuez votre planque ; chargez le matériel, un fusil par tête et autant de munitions que vous pouvez. Place des sentinelles sur les toits avec des lance-roquettes pour tenir les flics en respect. Donne les ordres à ton bras droit le plus intelligent, tout de suite.

Pendant que Jimmy Dee s’exécutait, Gilles Smith alluma son omni sur le canal des nouvelles locales et se sortit une bouteille de vodka du minibar. Il manqua d’exploser de rire en voyant les images du direct sur la guerre des gangs dans la vieille ville… Mais il se retînt et avala la mignonnette avant de passer à la tequila.

_ C’est en cours, boss, dans cinq minutes on file.
_ Bien, vous allez vous planquer dans un endroit sûr ; dans la vieille ville, où vous ne seriez jamais allés ensemble ; vous vous séparez par groupes de deux voitures, vous n’utilisez pas vos portables, et vous respectez les limitations de vitesse. Si une voiture est manquante au rendez-vous dix minutes après l’horaire, vous changez d’endroit et tant pis pour eux. Rappelle moi quand vous serez sur place.
_ Ok, on fonce !

La sentence raccrocha en soupirant.

«Pauvre con.»

Puis il appela son patron.

_ Salut major… Non je ne sais pas quelle heure il est en Suisse ; on a allumé la mèche californienne, je me suis dit que vous voudriez le savoir. Oui, je vais m’occuper de faire monter la pression ; au fait, vous savez sur qui nos Boyz se sont cassés les dents ce soir ? Vous ne devinerez jamais… Driver ! Non, évidemment qu’ils ne l’ont pas eu ; mais ce serait bien si le sergent major prenait enfin sa retraite un de ces quatre, sinon il nous faudra une autre bande de pigeons d’ici peu. Compris major, terminé.

Le mercenaire prit sa mallette dans la penderie et assembla rapidement son fusil de précision ; l’épaulant, il imagina la silhouette de son ancien sergent de section dans la lunette.

«Dommage Driver, ça aurait pu être marrant.»

Loin de l’hôtel de luxe où logeait Gilles Smith, des voitures blindés de la Securitas encerclèrent un bâtiment, puis les agents l’investirent… Trop tard. Ils ne saisirent que quelques fusils d’assaut chinois, les rats eux, avaient déjà quitté le navire pendant que le mandat de perquisition était établi.
Page vue 61 fois, créée le 12.07.2007 21h08 par guinch
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