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Broken arrow

Le capitaine Cable et le lieutenant O'Flaherty avaient réuni leur quatre sergents de section ainsi que les équipages des deux navettes ; les visages étaient tendus.

_ Le Detroit a émis un rapport d’alerte contact longue distance, un bâtiment de gros tonnage approche de New Boston et sa phase de décélération laisse penser qu’il suit un profil d’attaque. Le bâtiment suspect n’a transmis aucun code d’identification lors de son arrivée dans le système, il entrera à portée de tir du Detroit dans moins de deux heures. Si il s’agit d’un vaisseau de guerre chinois, nous ne devons pas espérer autre chose qu’un bref échange de tirs avec le Detroit ; lequel lancera ensuite un appel de détresse sur SpaceComm avant de nous retomber dessus en petits débris enflammés. Nous nous retrouverons alors seuls jusqu’à l’arrivée de renforts. Lieutenant, à vous.

_ Dans l’éventualité de ce scénario, la base 237 fera l’objet d’un bombardement orbital suivi d’un assaut en force dès qu’elle aura été repérée par l’ennemi ; c’est pourquoi le capitaine Cable et moi-même, voulons que vous preniez toutes les mesures afin d’éviter que des équipements critiques ne tombent aux mains de l'armée populaire de libération. Rassemblez vos hommes, nous évacuerons 237 dès émission du message de détresse par le Detroit… Ceci n’est pas un exercice.

L’escouade de Pelles se composait de deux caporaux, le premier Gilles la sentence Smith, qui avait du s’engager sous un faux nom, était un homme au regard froid et aux traits fins; tireur d’élite du SSP, c’était un vicieux qui aurait vendu sa mère pour quelques billets. Le second caporal, Rémi ''ganja"" Lebeau était un grand afro-américain de la nouvelle Orléans, homme à femmes au sens de l’humour développé et paramédic aux doigts de fée.
Smith avait pour bras droit le dernier ancien de Force Recon du peloton, Juan l’indien Estevez, ce type avait un flair surnaturel, il était né pour la reconnaissance. Il ne s’encombrait jamais de matériel inutile, ses armes favorites étant sa machette et son couteau… Le mauvais côté de l’indien, c’était son paquet sous vide de champignons séchés, on ne savait jamais vraiment si le gars n’allait pas vous mordre par ce qu’il avait vu un mauvais esprit vous ramper dessus. Smith avait dans sa bande un allumé de nipo-américain du nom de Shinji blade Watanabe, votre fou de la gâchette typique, amoureux des films de chambara… Il allait jusqu’à trimballer un Katana pour faire bonne mesure. Pour finir, l’artilleur de Smith était une grande blonde tout en muscles, Rachel iceberg Goldman, qui détenait le record de développé couché du bataillon mais sûrement pas celui de l’humour.
Lebeau avait le Duke sous ses ordres, lequel prétendait être éperdument amoureux de son caporal ; le mitrailleur de Lebeau était un ancien homme de main de la mafia, plutôt abordable quoi qu’amateur de violence en tous genres, on le surnommait Massiste ; pour compléter le tableau, Yablonski un ancien scaphandrier de combat ne sortant jamais sans son lance-flammes et ses explosifs, il portait le surnom évocateur de barbecue.

Le côté rassurant de tout ça, c’est que Rajeev n’était pas mieux lotis avec sa section.

_ Marines, Charlie a entendu parler de notre bar et il vient se servir ; tout ce qui n’est pas fixé au sol doit être chargé dans les APCs, le reste je veux que ça fasse boum dès qu’un chinois approchera à moins de cinq mètres. Pour l’amour de Dieu, de la patrie et des margharitas, exécution !

Une des navettes et les quatre transports de troupes furent chargés entièrement de réserves pour évacuer avec la majorité du personnel ; l’escouade de Pelles resta en arrière pour finir de piéger la base avec une navette pour les évacuer dès qu’ils auraient fini. Ils eurent une heure et trente sept minutes, pas une de plus avant que la nouvelle ne tombe sur la fréquence commune.

_ Marine Cinq-Un pour tout 237, nous venons de recevoir confirmation de la perte de l’USS Detroit ; danger imminent.
_10-4 Marine Cinq-Un, on a presque fini ici ; Marine Cinq-Trois, terminé.

Pelles n’eut pas besoin d’en rajouter en criant sur ses gars, ils avaient tous entendu, Charlie arrivait et il fallait décamper dare-dare.

_Marine Delta-Deux pour Marine Cinq-Trois, je détecte des radars ennemis actifs dans la zone ; sortez MAINTENANT !

Pelles donna deux fois du micro et tout le monde se mit à courir vers la soute du VTOL, heureusement pas assez vite pour se trouver à l’intérieur quand l’appareil dut décoller en urgence pour effectuer une manœuvre d’évasion désespérée.

_De Marine Delta Deux, INBOUND !

Le VTOL s’arracha au sol avec aisance, étant à vide, et lança immédiatement tout un show pyrotechnique de leurres dans son sillage. Dans un sifflement aigu, une traînée blanche fonça sur lui et tous les marines furent projetés au sol par la fureur de l’explosion.

Le passage du temps avait subitement ralenti, la carcasse en flammes avait écrasée une partie de la clôture de la base, des morceaux d’acier brûlant étaient éparpillés un peu partout. Les marines se relevaient, abasourdis mais l’urgence reprenait rapidement les rênes de l’adrénaline dans leur organisme.

_De Marine Cinq-Trois, Delta Deux est broken arrow, repli vers les bois !

La section de mit à courir, fuyant le danger venant du ciel ; aux quatre coins du périmètre défensif de 237, les batteries de défense aérienne automatisées se mirent à cracher des missiles… Les chasseurs de radars chinois ne tarderaient pas à venir les faire taire. Visiblement, l'APL voulait 237 intacte pour ses propres besoins.

Le réseau de satellites civils et militaires fut détruit dans la première heure de l’assaut chinois ; dans les six heures suivante, des contingents de l’Armée Populaire de Libération avaient investi la base 237 et les petites colonies de New Boston. Les forces alliées avaient de leur côté fait la seule chose logique, se replier à bonne distance pour établir des points de ravitaillement ; petites bases invisibles pour une action de guérilla sans cesse en mouvement. Une chance, New Boston avait été terraformée dans le cadre d’un programme de développement durable ; sans aucun intérêt industriel, c’était un bon site pour des expérimentations environnementales et à terme l’installation d’une réserve naturelle ; ce qui signifiait beaucoup d’arbres.

Il faudrait au minmum quarante-deux jours pour que le signal de l'USS Detroit atteigne un récepteur de l'OTAN, il serait ensuite relayé vers un autre, puis encore un autre... Jusqu'à arriver enfin à un être humain; et que, peut-être, une mission de secours soit dépêchée sur New Boston.

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Page vue 56 fois, créée le 12.07.2007 20h56 par guinch
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