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California

  • Astroport Charles Elwood Yeager, Complexe Urbain de San Drad, Terre
  • 24 Septembre 2054
  • 10:08 Heure Locale

Lorsque Hans découvrit San Drad, il resta bouche bée ; pour un martien de souche n’ayant jamais connu autre chose… Le ciel bleu, l’animation et le contrecoup de l’animation suspendue ; tout ça lui fit tourner la tête. Il se rendit au premier terminal d’information disponible et passa son poignet au dessus du capteur, la machine reconnut la puce implantée sur Hans et lui délivra ses messages, le visage inamical d’un employé de la CM&T apparut.

_ Bonjour monsieur Werter, je suis du bureau de réinsertion de la Cohagen Mining and Trade ; nous avons communiqué votre dossier auprès de la compagnie Securitas, laquelle a transmis votre profil au bureau d’emploi local. Vous allez être mis en communication avec votre agent de probation Securitas dès la fin de ce message, bonne journée.

Et en effet, l’écran changea pour afficher un logo d’attente avec les trois points rouges de la Securitas… Hans se sentait embarrassé d’être dans un endroit publique, la foule semblait bien se moquer de ses affaires, mais il éprouvait tout de même une certaine honte en plus de l’impression d’être un étranger. Un homme en uniforme apparut et son regard montra qu’il voyait Hans, qu’il ne s’agissait pas d’un enregistrement ou d’une projection interactive.

_ Securitas bonjour…Monsieur Werter.
_ Bonjour.
_ Bienvenue à San Drad, Hans ; je suis William Dekhard, votre agent de probation, ils vous ont filé un peu de fric sur Mars, non ?
_ Oui boss.
_ Ok, tenez voici l’adresse d’un hôtel correct dans la vieille ville, vous pourrez y descendre en utilisant le tram, ça va plus vite et c’est moins cher qu’un taxi.
_ Merci boss, on m’a parlé d’un bureau d’emploi…
_ Ah, oui ; je ne leur ai pas encore transmis votre dossier. Ecoutez, vous êtes visiblement un mec correct d’après le surveillant de l’exploitation où vous étiez incarcéré, une connaissance cherche un type avec votre profil pour un job de mécanicien dans un atelier de la vieille ville, ça vous intéresse ?
_ Pourquoi pas boss, je sais me servir d’une clé et je fais bien les soudures.
_ Au poil, seulement je vous préviens, ce type est carré mais il faut pas faire le mariole où il vous arrachera la tête, vous pouvez bien faire vos cent dix kilos, ça changera pas grand chose.
_ Ca fait à peu près quinze ans que je fais plus le mariole, boss.
_ Bon, descendez à l’hôtel, je vais lui dire de vous appeler là-bas dans une heure.
_ Oui, boss.

La communication coupa, Dekhard avait l’air d’un type correct lui aussi ; et mécanicien était un job sûrement plus bandant, que tous les emplois de technicien de surface que le bureau de réinsertion arriverai à trouver pour un taulard sans qualification.
Hans remit son sac à l’épaule et se composa une gueule de tueur, juste histoire de tenir les pickpockets à distance, s’il en fracassait un ici, il repartirait directement en taule. Visiblement il était calé comme un train à lévitation magnétique sur son rail, on avait tout prévu pour lui, clés en main… Et il n’était pas bien sûr d’aimer ça.

Hans débarqua au Bellevue Hôtel et resta soufflé, le bâtiment devait dater du vingtième siècle, il n’en avait jamais vu de pareil, moyen mais prétentieux dans ses moindres détails, tout y était prétexte à la courbe et aux motifs Art Deco.
L’endroit pourtant, était clairement un repère de marginaux ; genre underground branché et pas cher, les étudiants en vadrouille pétés de fric devaient trouver ça, très authentique. Hans débarqua à la réception et se décida à utiliser une vieille sonnette en cuivre, le patron était un vieux décharné, on aurait dit un piaf tant ses os étaient proéminents.

_ Deckhard m’envoie, il me faut une chambre, durée de séjour indéterminée.

Le vieux fit un signe de tête et sortit un scanner à puces archaïque, un truc à main en plastique carré, que l’on avait repeint en rose façon revival 80’s ; il enregistra Hans qui lui paya une avance en liquide, et lui fila une clé, une clé mécanique, à main. Sans que l’on ait besoin de le lui préciser, Hans attaqua l’escalier, il était peu probable que l’ascenseur fonctionne dans un endroit comme le Bellevue.
La chambre était correcte, même si elle souffrait elle aussi du syndrome vintage de l’endroit ; en tout cas c’était beaucoup plus d’espace que Hans n’était habitué à occuper… Le plus étrange était la lumière du soleil qui semblait vouloir s’infiltrer partout, le harceler sans répit ; comment les gens faisaient-ils pour dormir sur cette planète ?

Il était encore tôt, Hans voulait s’acheter des vêtements plus légers, il faisait chaud ici… Sortant de l’hôtel, il se dirigea vers un centre commercial ; il ne s’aperçut pas qu’il était suivi.
Page vue 58 fois, créée le 12.07.2007 20h50 par guinch
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