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Geste d'Elhod, chant quatrième.

Le temps a passé comme un étrange rêve, au sud des bois d’or, dans la tour solitaire ;

Et chaque année, Elhod passait le gué pour se changer en cheval et veiller sur les siens.

Elenlachel se consumait d’amertume, car le cœur de l’homme ingrat restait de pierre ;

Il se montrait pourtant serviable et courtois, fidèle comme doit être à sa maîtresse le chien.


Elle lui enseignait les secrets de la forge des Mirdrain et du Quenya les mots de pouvoir ;

Mais Elhod rêvait d’une femme vieillissante, de chevaux crottés et de trois tombes fleuries.

Il pleurait Evangylen aux cheveux de feu, au lieu de sa maîtresse chanter la grâce et la gloire ;

Aussi vînt un jour, où le bouillant sang Noldor parla, et la belle Elenlachel déversa sa furie.


Hélas le cœur inconstant des hommes ne changera-t-il donc jamais ? Es-tu devenu fou ?

Où es ta gratitude pour moi, qui t’ai tirée de l’étreinte de la mort et bercée sur mon sein ?

Tant ont chanté ma beauté, et péri de désespoir en rêvant de croiser mon regard si doux ;

Et je t’ai tout donné Elhod, alors que tu ne cesses d’être cruel et de causer mon chagrin.


Et la passion de la dame de la tour solitaire était si brûlante, qu’Elhod en tomba à genoux ;

N’eût-elle pas cessé par grande pitié, que la peau du cavalier aurait été arrachée de ses os.

Elle le rejoint, les yeux aveuglés de larmes, car il était tombé quasiment mort sur le coup ;

Et ils gisaient tous deux sur le froid sol de marbre, comme les amants allant au tombeau.


Voilà Elhod, mon temps ici est fini et mon cœur est brisé ; j’emporte ton souvenir avec moi,

Au delà des mers, à l’Ouest vers les terres éternelles ; et comme je te maudis, oh mon aimé !

Tu ne connaîtra pas de repos en la maison des morts, tant que je souffrirai d’amour pour toi ;

Va, et verses aussi des larmes amères, car jamais tu ne reverra ceux pour qui tu as tout donné .

Page vue 55 fois, créée le 26.03.2008 17h52 par guinch
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