Dans les landes du Rohan raisonnent les lamentations du peuple des chevaux ;
Le bon roi Thengel et ses nobles cavaliers sont tombés bravement au combat ;
Parmi eux le fils de Themren et frère d’Hemmad, de la lignée des Dunharrow ;
Mais à la table du banquet de ses ancêtres, le vaillant Elhod n’est pas encore là.
Charrié par les eaux là où le Limeclair embrasse l’Anduin, son corps a échoué ;
Près d’une tour bien solitaire dont la maîtresse observait la rive depuis son logis.
Retirée du monde et habile en enchantements, cet homme perdu elle a trouvé ;
Usant de la grâce des Valars, et de leurs mots de pouvoirs, elle lui rendit la vie.
J’ai soufflée sur les braises qu’abritait encore ton cœur, Elhod fils de Themren ;
En toutes choses tu devras me servir à présent, l’honneur ne demande pas moins.
Elenlachel des Noldor t’a rendue cette vie, fils des hommes, et de ce fait elle est mienne ;
Embrasses mon anneau d’or et donnes moi ton épée en gage pour mes bons soins.
Elhod obéit alors dans le secret espoir de pouvoir revenir un jour vers les siens ;
Son cœur se tournait vers le sud et son austère maîtresse eldar il ne pouvait duper.
Mais la geôlière devint le prisonnier et la servitude d’Elhod ne lui suffisait point ;
Aussi Elenlachel lui tînt ce discours, posant sur sa froide perfection le masque de l’amitié
Je vois que tu languis de ton pays, mais si le Limraith tu traverses, tu redeviendra mort ;
Par amour de toi, je peux cependant t’accorder grâce à ma magie un parfait déguisement.
Il durera du solstice d’hiver jusqu’au premier jour de Yule, te protégeant d’un funeste sort ;
Tes cheveux se feront crin, tes pieds sabots et ton pas un galop aussi rapide que le vent.