Elhod comme tu as fière allure, revêtu du manteau vert des cavaliers du roi ;
L’automne est venu, et c’est au nord que le grand Thengel s’en va guerroyer.
Tu embrasses Evangylen ton épouse, et tes vieux parents qui sont sans joie ;
Car un autre de leurs fils d’un manteau d’herbe verte a sa tombe parsemée.
Alors que les orques cruels ravagent la plaine du wold, au sud du Célébrant ;
Les bannières claquent dans le vent de l’est, te murmurant que tu ne reviendra pas.
Mais c’est le devoir d’un Dunharrow que de répondre quand son roi lève le ban ;
Un dernier regard sur ta terre, ceux de ton sang, le cor résonne Elhod et tu t’en vas.
C’est au mâtin venu sur les berges de la rivière Limeclair que la bataille fit rage ;
Séparés par la brume traîtresse, les Eorlingas tombèrent dans un sinistre piège.
Nulle vaillance n’aurait su défaire pareil maléfice, la décision du roi fut fort sage ;
Autour de sa bannière les cavaliers mirent pied à terre, pour soutenir un dernier siège.
La lance fit voler le bouclier en éclats, l’épée déchira le haubert aussi bien que le tabard ;
C’est au cri de « Pour le roi ! » pères, fils, maris et frères, qu’ont coulées ces larmes de sang.
L’ost de Thengel a combattue sans relâche jusqu’à ce que le soleil chasse le brouillard ;
Mais quand les renforts de Theoden arrivèrent, Elhod un épieu orque avait percé ton flanc.
Guerrier tes forces t’abandonnent et tout semble perdu, une flèche lâche a percé son sein ;
Thengel trône sans vie au sommet d’une montagne d’ennemis, oh Rohan victorieux !
Car c’est ainsi que part un roi de la Marche, l’œil plein de fureur et les armes à la main ;
Elhod de Dunharrow, dernier homme debout, a basculé meurtri dans les eaux bleues.